Quel casse-tête, ce repas de réveillon. Pour faire plaisir à tout le monde, vous proposez comme tous les ans un large choix. C’est Noël, après tout.
Après l’apéritif et ses multiples verrines colorées à la mode, vous avez prévu huîtres chaudes, langoustines et homard, des tranches de saumon gravelax sur toasts finement beurrés, votre délicieux foie gras en terrine avec sa confiture d’oignons ou votre chaud froid de riz de veau digne de Ducasse. Puis vous enchaînerez avec vos coquilles Saint Jacques à la crème ou des soles à la dieppoise et présenterez fièrement votre oie fourrée de son foie, un peu de salade pour faire couler tout ça. Vos invités conserveront bien une petite place pour un plateau de cinq fromages et une bûche glacée, chocolats et mendiants aux fruits confits assortis. Vins blancs et rouges couleront à flot, champagne à gogo.
La digestion sera longue et difficile, et votre corps la programmera sur quarante à soixante heures. Tête lourde et embrumée, mal au cou, aux épaules et aux doigts, mal au cœur et diarrhées, crampes et douleurs de jambes, pieds et mains glacés. Votre corps, obligé de stocker l’énorme quantité de nourriture ingurgitée lors de ce réveillon, vous le fait payer. Plus lourd, plus endormi, plus de triglycérides dans les artères. Difficile après ces agapes forcées de retrouver dès le lendemain la forme sans les formes.
Réagissez. Offrez à votre corps le plus chouette des cadeaux de Noël, un repas nutritionnel. Voici quelques astuces.
Préparez votre soirée de réveillon de façon systématique. Buvez deux ou trois verres d’eau à température ambiante pour vous hydrater avant la déshydratation due aux alcools.
Vers 19 heures, offrez vous un petit encas: une tranche de baguette coupée en quatre, avec un yaourt ou une clémentine. Promis, ça ne vous coupera pas l’appétit. C’est juste pour tenir jusqu’à l’apéritif tardif.
Pour le traditionnel dîner de réveillon, ne tentez pas le record du monde de volume dans l’assiette ni le plus pantagruélique des dîners. Plutôt que sur des quantités de plats, misez sur la qualité et les saveurs des mets. Retrouvez votre raisonnement, souvent oublié à Noël, et choisissez le meilleur plutôt que le maximum pour votre réveillon.
Partez d’un fondamental en nutrition. Vous pouvez tout vous offrir, mais vous ne pouvez pas tout vous offrir en même temps et au même repas. Alors faites plaisir à votre corps, faites vous plaisir, et choisissez votre menu nutritionnel.
Placez le buffet d’entrées dans plusieurs soucoupes, regroupées dans une seule assiette. Une soucoupe pour le foie gras, une soucoupe pour le saumon fumé, une avec l’aspic de langouste, quelques huîtres, un toast. Tout sur la même assiette. Vous limitez les quantités absorbées. Satisfaisant à l’œil, et parfait pour l’estomac.
Prévoyez un seul plat de résistance, vos invités ne sont pas des oies à gaver. Crustacés, poissons frais, chapons fins ou belles viandes, choi-si-ssez, et accompagnez de fruits cuits, pommes, poires, raisins, figues ou châtaignes, pour mieux digérer tous ces riches mets.
Pas de salade, vous avez largement assez mangé, et limitez le plateau à un seul fromage, vous aurez d’autres occasions de faire des repas de fromages.
À l’heure des desserts, glacés, sucrés, chocolatés ou riches en crème et beurre, optez pour une présentation en verrines. Les volumes sont moindres, et permet plusieurs choix. Proposez en même temps une salade de fruits frais.
Enfin, à l’heure des chocolats et des marrons glacés, offrez les mélangés à des quartiers de clémentines, kumquats, litchis, ou grains de raisin, mélangez fruits confits et fruits frais.
Et le lendemain, pour chasser les lourdeurs et brumes alcoolisées de votre réveillon, secouez vous, quelques verres d’eau pétillante et une grande promenade sur les chemins glacés.
Joyeux Noël nutritionnel.
Par Marie Vallet, Médecin Nutritionniste
Un réveillon nutritionnel
Posté dans Nutrition Golf, Recettes |
0